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Cesla Amarelle: «La culture est essentielle face à la crise actuelle»

par | 17 février 2021 | Actualités, Culture, Interview

En décembre dernier, le Conseil fédéral a adopté une modification de l’ordonnance COVID-19 culture afin que les acteurs culturels puissent bénéficier d’indemnisations. Par ailleurs, les cantons doivent eux aussi développer leurs propres politiques d’aide à la culture. Car l’enjeu est gigantesque: venir en aide à un secteur qui a été à l’arrêt six des douze derniers mois. Éclairage de Cesla Amarelle, Conseillère d’État socialiste en charge de la culture.

Propos recueillis par Ihsan Kurt

Quel est le soutien financier actuel du Canton à la culture?

Cesla Amarelle: Le Conseil d’Etat a investi environ 30 millions de francs pour soutenir la culture. Les montants sont exceptionnels, mais ils sont à la hauteur de la crise dans laquelle la culture est plongée depuis le printemps passé. L’aide à la culture se fait aussi par le biais des projets de transformations, qui peuvent être l’occasion de s’adresser à de nouveaux publics ou proposer des nouvelles solutions afin de contribuer à lutter contre la précarité des artistes. Il me semble qu’il s’agit d’une opportunité à saisir pour s’attaquer à certains problèmes structurels qui traversent les milieux culturels.

Et les artistes indépendant·e·s,  auront-ils·elles une aide également ?

Ils·elles peuvent déposer une demande d’indemnisation, mais pour nous assurer qu’ils·elles puissent traverser la longue période de fermeture actuelle, nous avons mis en place un dispositif inédit et forgé en concertation avec les milieux concernés: 3 millions pour des bourses de recherche dont peuvent bénéficier tou·te·s les artistes professionnel·le·s via un dispositif souple et rapide. Ces bourses visent trois objectifs. Dotées d’un montant minimal de 10’000 francs qui peut aller jusqu’à 20’000 francs, elles permettent aux artistes de bénéficier d’un apport financier solide. Elles permettent également aux artistes de continuer à exercer leur art et participent donc au maintien des compétences. Enfin, puisqu’elles sont orientées vers la recherche sans nécessité de créer une production, elles ne participent pas à l’engorgement qui guette la reprise culturelle qui devra jongler entre les nouveaux projets et les projets annulés. Avec plus de 500 dossiers provenant de tous les champs artistiques, le succès a été immédiat et démontre que le dispositif répond à un vrai besoin et qu’il nécessitera peut-être des moyens supplémentaires.

Quelles démarches avez-vous entreprises pour un accès démocratique à la culture, dans une période de crise sanitaire ?

C’est évidemment une catastrophe pour la culture qui se nourrit du partage et de l’interaction, qui construit notre vivre-ensemble. Nous avons réussi à maintenir quelques niches d’accessibilité, notamment pour les jeunes qui peuvent continuer à se rendre au théâtre, au musée ou au cinéma. Les projets de streaming connaissent également de jolis succès, ce qui démontre le grand besoin de culture pour la population. Dès lors, le rôle de l’Etat dans cette période de crise est d’assurer le maintien des compétences dans les milieux artistiques et de préparer la relance. Car j’en suis persuadée: nous aurons toutes et tous plus que jamais besoin de culture dans les mois à venir. Elle a été l’une des victimes directes de la crise sanitaire, je suis persuadée qu’elle saura aussi en être l’un des remèdes quand elle pourra à nouveau donner de la voix.

 

Interview parue dans Fil rouge, le journal du Parti socialiste vaudois n°3 – Février 2021

Thématiques: Cesla AmarelleCovid-19