Vidéo Sonomix
Madame la Présidente, Mesdames les Conseillères et Messieurs les Conseillers, Madame la Municipale et Messieurs les Municipaux,
La séance du 24 février dernier a été consacrée essentiellement à l’examen et au vote de la seconde version du budget. J’aimerais revenir sur les positions exprimées par le président de la COFIN et par certains partis de droite à cette occasion.
Une attaque personnelle contre M. Ihsan Kurt
En guise d’ouverture à la discussion du budget, nous avons entendu une attaque en règle contre le Municipal socialiste par le Président de section du PLR, qui nous a dit plus tard – en réponse à une question – qu’il s’exprimait en tant que Président de la COFIN. «En tant que» peut-être, mais pas «au nom de», puisque sa position n’a pas été coordonnée avec les membres de cette commission.
J’aimerais mentionner la première affirmation de son discours, car elle est révélatrice à plusieurs titres. Je cite :
«Nous sommes aujourd’hui réuni pour discuter des conséquences d’une crise politique qui n’aurait jamais dû exister. Une crise provoquée par l’irresponsabilité et les contradictions d’un seul homme, M. Ihsan Kurt, soutenu par son groupe politique.»
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Cette attaque personnelle continue durant deux longues minutes. L’orateur n’économise pas ses efforts pour tirer à boulets rouges sur M. Kurt. En affirmant notamment que le Municipal socialiste n’a jamais fait de propositions concrètes pour améliorer la gestion des finances de la commune.
Les actions concrètes proposées par M. Kurt pour améliorer la gestion
Faut-il rappeler que la gestion des finances commence en amont et que la priorisation des investissements en fonction d’un programme de législature, le développement de synergies, la mise en œuvre d’un contrôle interne et l’application de règles communes en matière de gestion de projets – notamment – sont autant de mesures qui permettent de travailler de manière efficace et coordonnée et d’économiser du temps, et donc de l’argent.
Qui a proposé en municipalité de développer un plan financier à 5 ans et surtout d’effectuer un audit général du fonctionnement de l’administration communale ? C’est bien M. Kurt. Pourquoi le domaine des RH et celui de la gouvernance n’ont-ils pas été retenus pour cet audit ? Depuis quand un tel examen par des personnes externes n’avait-il été réalisé? La bonne gestion de l’administration publique doit-elle – et peut-elle – dépendre de l’expertise et du professionnalisme de chef·fe·s de service ? N’y a-t-il pas une structure et des procédures à faire vivre et – lorsque nécessaire – faire évoluer ? Et cette dernière tâche n’est-elle pas l’apanage de la Municipalité ?
La crise actuelle et les responsabilités politiques
Nous savons que le refus du budget est la dernière en date des crises qui secouent Prilly depuis le début de la législature. Et il est inutile de se voiler la face, cette situation de crise concerne tant le Conseil Communal que la Municipalité. M. le Municipal Kurt, soutenu par son parti (je cite) «serait donc responsable de cette dernière crise et peut-être bien des précédentes ?» Quelle responsabilité énorme ! Et quelle manière de se décharger facilement de ses responsabilités pour la droite.
La position de la droite face au budget
Toutes ces dernières années, les budgets et les comptes ont été acceptés par la gauche. Au nom de l’orthodoxie économique et juridique, la majorité des conseillères et conseillers de droite se refusent à voter un budget déficitaire et préfèrent s’abstenir. C’est en tout cas la position du Président du PLR, qui dans son discours prend tout de même la peine de nous expliquer que le budget est le reflet de paramètres exogènes qui échappent à notre maîtrise et que la péréquation est une variable hautement incertaine. Donc la droite se repose sur la gauche pour que le budget soit validé et que l’administration puisse travailler et délivrer aux Prilléranes et Prillérans les services auxquels ils et elles ont droit.
Les défis à venir et la nécessité d’adaptation
Et bien le 9 décembre, cette stratégie n’a pas fonctionné ! Est-ce le dépit qui inspire à nos collègues de droite et en particulier au PLR les mots si durs qu’ils ont prononcés et le pathos qu’ils ont mis dans la description des besoins non remplis de la population pendant les deux premiers mois de l’année ? Pour ma part, je pense qu’ils ont compris qu’une époque s’achève. En effet, les défis contemporains – et notamment la densification en cours sur l’Ouest lausannois et les tensions à venir sur les contributions au niveau du canton et de la Confédération – requièrent des autorités publiques un important effort d’adaptation et de modernisation en matière de pilotage et de gestion, pour pouvoir maintenir la qualité de vie au niveau de notre ville et préserver la santé des finances communales.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.
Ariane Zwahlen
Coprésidente PS Prilly
Conseillère communale
Vice-présicente du groupe PSIG