En cohérence avec la rupture partielle de collégialité de son municipal le 9 décembre 2024, le Parti Socialiste/Indépendants de Gauche de Prilly (PS|IG) a refusé le budget communal 2025, soutenu par des conseillers d’autres partis. Nous tenons d’emblée à rassurer la population : l’administration communale fonctionne, les projets en cours se poursuivent et un budget sera à nouveau présenté au Conseil communal le 24 février.
Pourquoi en être arrivé là ? Tout d’abord par manque de transparence :
- Malgré la Loi sur l’information (LInfo), activée à plusieurs reprises par le PS|IG, le refus par la Municipalité de transmettre à l’ensemble du Conseil communal l’analyse financière faite par l’Union des communes vaudoises avant la discussion sur le budget 2025.
- Nous nous sommes heurtés au même refus de la part de la Municipalité concernant le rapport d’audit sur les finances et l’organisation de l’administration communale.
- La Municipalité n’a pas non plus répondu à notre interpellation demandant de chiffrer les coûts engendrés par les départs de quatre chefs de service en l’espace d’un an; ces chiffres ne nous ont pas été communiqués.
A cela s’ajoute l’attitude de la Municipalité vis-à-vis des demandes des commissions de gestion et des finances. La Commission de gestion et la Commission des finances ont pour fonction de contrôler la gestion municipale et d’établir un rapport à l’intention du Conseil communal (art. 99-109 du règlement du Conseil). Or, depuis le début de la législature, ces deux commissions émettent des vœux portant sur le manque d’efficience des processus de fonctionnement de la Commune sans que la Municipalité n’en tienne compte. C’est le cas par exemple de la mise en place de processus de travail ayant une incidence importante sur l’efficience du fonctionnement de l’administration communale et dont l’absence est relevée par les rapports de gestion depuis au moins deux ans; d’une politique de formation pour le personnel tel que le prône les pratiques en matière de ressources humaines; d’un suivi précis des heures supplémentaires dont le coût se monte actuellement à plus de Frs 400’000.-; de mesures de contrôle des dépassements extrabudgétaires de moins de Frs 50’000.- et d’autres exemples que nous ne citerons pas ici.
Juridiquement, la Municipalité peut ne pas tenir compte des observations et vœux des deux commissions de contrôle, arguant au passage que les conseillers communaux n’ont pas à faire de la cogestion. Pourtant, la sagesse eut voulu que l’ensemble de la Municipalité prenne acte que son mode de gestion devait évoluer. Cela n’a pas été le cas, malgré les demandes réitérées du parti socialiste et de son municipal depuis le début de la législature, provoquant à la fois une rupture partielle de collégialité de notre municipal ainsi que le refus, par le groupe socialiste et indépendants de gauche, du budget 2025.
Car comment se faire entendre sans une action choc, alors que nous sommes convaincus que la ville de Prilly, qui investit de manière importante, le fait sans priorisation ni bonne planification ? La gestion des finances et de l’administration publique de demain nécessite une gouvernance et un management public digne du XXIe siècle.
Yan Giroud
Conseiller communal