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Postulat pour la construction d’appartements protégés sur la Commune de Prilly

par | 7 novembre 2010 | Législature 2011-2016, Non classé

Patrizia Clivaz Luchez, conseillère communale

Vieillir en restant chez soi

En 1987, dans le but de permettre à tout un chacun de vivre le plus longtemps possible à domicile, mais aussi afin de diminuer le recours à l’hébergement en EMS le canton de Vaud a mis en place la structure d’aide et de soins à domicile ; cinquante centres médico-sociaux desservent actuellement le canton.

Cette politique a porté ses fruits puisqu’au niveau suisse, Vaud  est le canton qui a le taux de recours aux EMS le plus bas.

Cependant, le vieillissement de la population oblige actuellement les collectivités publiques non seulement à construire de nouveaux lits d’EMS, amis aussi à penser créer d’autres structures favorisants le maintien à domicile dont, entre autre, les appartements protégés.

Qu’est-ce qu’un appartement protégé ?

C’est un appartement qui ne comporte pas de barrières architecturales, qui est accessible en transports publics, dont la localisation dans la commune facilite le maintien de liens sociaux, qui comprend des services tels que ceux d’un concierge pouvant faire de petits travaux tels que changements d’ampoules, aide pour porter une charge, etc….

Le DSAS et le DEC1 encouragent la construction d’appartements de ce type par des investisseurs privés ou publics, en leur apportant une aide financière  par un système de prêts sans intérêts[2].

Pourquoi des appartements protégés ?

La politique cantonale d’aide et de soins à domicile a porté ses fruits : les personnes âgées souhaitent vivre le plus longtemps possible chez elles. Cependant, plusieurs éléments viennent parfois contrecarrer ce projet :

  • L’appartement de la personne est devenu trop grand, trop difficile à entretenir, les enfants sont partis, le conjoint est peut-être décédé ;
  • L’appartement n’est pas adapté aux difficultés liées à l’âge et/ou au handicap : des seuils séparent les pièces, la salle de bais est malcommode, il y a une baignoire et pas de douche ou il y a un seuil pour entrer dans la douche,  les portes ne sont pas assez larges pour laisser passer une chaise roulante, il n’y a peut-être pas d’ascenseur, etc….
  • L’appartement est éloigné des transports publics, voire des magasins et faire des courses est compliqué
  • Il n’a y plus de famille proche dans le voisinage immédiat et la solitude se fait sentir
  • Etc….

Dans ce type de situations, une structure d’appartements protégés peut être une bonne réponse pour certaines personnes puisque, justement, ces appartements sont conçus sans barrières architecturales, si possible proches de transports publics ou de commerce de proximité, souvent avec une structure communautaire dans laquelle les habitants de l’immeuble peuvent se retrouver pour partager des repas ou des activités, et cela tout en ayant son propre appartement.

Offre cantonale actuelle :

Actuellement, le canton comptabilise plus de 1000 appartements protégés. Sur la région lausannoise, il existe actuellement 264 logements[3], dont 159 à Lausanne, 43 à Renens, 12 à Epalinges et 50 à Lutry. Il faut se rappeler, proportionnellement, que le 34.56 % de la population du canton habite les districts de Lausanne et de l’Ouest et, dans ce pourcentage, les personnes de 65 ans et plus représente le 30.3 % soit environ 64’898 personnes[4].

A Prilly, le 20,5 % de la population à plus de 65 ans[5]. Les projections démographiques faites par le SCRIS en 2007 prévoient une augmentation de 4% de la population de 70 ans et plus de 2010 à 2015, puis de 4.9% entre 2015 et 2020.

Et pour Prilly ?

Dans notre commune, l’offre de structures d’aide, de soins et d’hébergement est la suivante :

Deux centres médico-sociaux répondent aux besoins de la population prillérane, la fondation Primeroche dispose de 57 places d’hébergement, de courts séjours et d’UAT[6] ; … places sont prévues à Cheseaux à l’horizon 2014. Cette même fondation prévoit de mettre en place une structure originale et avant-gardiste : pour des personnes souhaitant rester à leur domicile, mais présentant des risques importants, équiper quelques appartements par un système de vidéosurveillance associée à une prise en charge, la journée, au centre alternatif à l’hébergement.  Cette solution est intéressante, mais elle ne concerne que peu de personne et ne résout pas les différentes problématiques évoquées plus haut.

Dès lors, au vu du nombre de personnes âgées de notre commune, et de l’augmentation de celles-ci, la postulante demande à la municipalité de :

  • Prévoir, en utilisant le principe de droit de superficie sur un terrain communal – par exemple Corminjoz –  la construction d’appartements protégés destinés à des personnes âgées et/ou handicapées ;
  • De manière à ne pas prétériter les finances communales, cette construction peut sans autre être attribuée à une coopérative de logements par exemple ; celle-ci pourra obtenir du canton une aide financière en terme de prêt sans intérêts ;
  • Cette aide financière permettra de construire, et donc de louer ces appartements à un coût abordable pour des personnes âgées dont un certain nombre sont bénéficiaires de prestations complémentaires ;
  • Cette offre complétera ce que notre commune met à disposition des aînés et/ou des personnes handicapées, renforçant ainsi la solidarité intergénérationnelle.

Patriizia Clivaz Luchez

Février 2011


[1] DSAS : département de la santé et de l’action sociale, DIC : département de l’économie

[2] BIC, communiqué de presse, en annexe

[3] Sur le réseau ARCOS

[4] SCRIS, chiffres 2009, www.scris.vd.ch

[5] Ibid

[6] Unité d’accueil temporaire

Thématiques: HandicapIntégrationLogementSeniors